Budapest (prononcée ['budɒpɛʃt] en hongrois), surnommée la « perle du Danube », est la capitale de la Hongrie depuis 1867[1]. Plus grande ville du pays, elle en est le principal centre politique, culturel, commercial, industriel et du réseau de transport[2], et elle est considérée comme une importante plaque tournante en Europe centrale[3]. En 2008, Budapest a 1 702 297 habitants[4], avec à la mi-1980 un pic à 2,1 millions d'habitants et une agglomération de 2 451 418 habitants (chiffres officiels)[5]. La ville couvre une superficie de 525 kilomètres carrés[6]. Budapest est devenue une seule ville après l'unification sur les deux rives du Danube, le 17 novembre 1873, des villes de Buda et d'Óbuda sur la rive droite du Danube, avec Pest sur la rive gauche du fleuve[7],[6].
Aquincum, à l'origine un point de peuplement celte[8], a été l'ancêtre direct de Budapest[9]. Pendant l'Empire romain, elle était la capitale de la Pannonie inférieure[8]. Les Magyars sont arrivés dans la région[10] au IXe siècle. Leur premier point d'implantation a été pillé par les Mongols en 1241-1242[11]. La ville reconstruite est devenue l'un des centres de la culture humaniste de la Renaissance[12] au XVe siècle[13]. Après près de 150 ans de domination ottomane[7], la région a repris son développement et est entrée dans une nouvelle ère de prospérité au XVIIIe et XIXe siècles. Budapest est devenue une ville mondiale après la fusion de 1873[14]. Elle est également devenue la deuxième capitale de l'Autriche-Hongrie. Budapest a été l'épicentre de la révolution hongroise de 1848, de la République des conseils de Hongrie de 1919, de l'opération Panzerfaust en 1944, de la bataille de Budapest de 1945, et de l'insurrection de 1956.
Considérée comme l'une des plus belles villes d'Europe[15],[1],[10],[16] ses sites des rives du Danube, le quartier du château de Buda, l'avenue Andrássy et le métropolitain du Millénaire, le plus ancien du continent européen, figurent au Patrimoine mondial de l'UNESCO[15],[17]. En outre, le plus vaste système de thermes souterrains au monde a été découvert à Budapest en 2008[18].La ville attire plus de 20 millions de visiteurs par an[19]. Le siège de l'Institut européen d'innovation et de technologie (IET) sera construit à Budapest[20].
Histoire
L'histoire connue de Budapest remonte à la ville romaine d’Aquincum, fondée aux alentours de 89 sur le site d'un ancien campement celte, proche de ce qui allait devenir Óbuda. De 106 jusqu'à la fin du IVe siècle, elle est la capitale de la province de la Pannonie inférieure (en latin Pannonia).
Vers 896, les Magyars colonisent la région sous le commandement d'Arpad, et viennent peupler le bassin pannonien, ainsi que le secteur d'Óbuda. La Hongrie est fondée un siècle plus tard, en l'an 1000, avec le couronnement de son premier roi, Étienne Ier, canonisé sous le nom de saint Etienne. Malgré sa destruction presque totale suite à une invasion mongole en 1241, et le déplacement de la résidence royale à Visegrád en 1308, la ville devient la capitale du pays en 1361.
La conquête de la majeure partie du pays au XVIe siècle par l'Empire ottoman interrompt la croissance de la ville. Pest tombe aux mains de l'envahisseur par le sud, en 1526. Buda, défendue par son château, connaît le même sort 15 ans plus tard. Alors que Buda devient le siège d'un gouverneur turc, Pest est désertée par une grande partie de ses habitants lors de sa reconquête en 1686 par l'armée impériale menée par Charles V de Lorraine, les Habsbourg étant restés rois de Hongrie depuis 1526, malgré la perte de la majorité du pays.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, malgré une inondation dévastatrice en 1838 qui fit 70 000 morts, Pest connaît le plus fort taux de croissance grâce à un commerce très actif, contribuant très majoritairement à la croissance combinée des trois villes. En 1900, sa population dépasse celles de Buda et Óbuda réunies. Au cours du siècle suivant, la population de Pest sera multipliée par vingt, alors que celles de Buda et d'Óbuda seront quintuplées. En 1780, l'allemand est introduit comme langue officielle par les Habsbourg.
La fusion des trois villes sous une administration commune prend effet une première fois en 1849 sous l'impulsion du gouvernement révolutionnaire, avant d'être révoquée après la reconstitution de l'autorité Habsbourg. Elle est entérinée définitivement en 1873 par le gouvernement royal autonome hongrois issu du compromis austro-hongrois de 1867. La population totale de la capitale unifiée est multipliée par sept sur la période 1840–1900, atteignant 730 000 habitants.
Au cours du XXe siècle, la plupart des industries du pays venant se concentrer dans la ville, la croissance de la population se poursuit, touchant principalement l'agglomération. Ainsi, la population de Újpest est plus que doublée sur la période 1890–1910, et celle de Kispest est quintuplée entre 1900 et 1920. Les pertes humaines liées à la Première Guerre mondiale et la perte importante de plus des deux tiers du territoire de l'ancien royaume en 1920 ne causent qu'un trouble temporaire : Budapest demeure la capitale d'un État certes plus petit mais désormais souverain. En 1930, la ville compte un million d'habitants, plus 400 000 en agglomération.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les juifs sont rassemblés dans le ghetto de Budapest. Environ un tiers des 250 000 habitants juifs de Budapest meurent suite au génocide nazi perpétré pendant l'occupation allemande de 1944. Malgré cela, Budapest est aujourd'hui la capitale européenne qui a le ratio de citoyens juifs par habitant le plus élevé. En 1944, le diplomate suédois Raoul Wallenberg a sauvé au moins 10 000 juifs hongrois. À la fin de la guerre, la vieille ville fut reconstruite pierre par pierre. Budapest avait été presque entièrement détruite par les bombardements : 74 % des habitations et 97 % des usines avaient été ravagées. Au 1er janvier 1950, l'agglomération de Budapest connaît une expansion significative : de nouveaux arrondissements sont créés à partir des villes voisines. Durant les années 1950 et 1960, la ville se remet du siège soviétique de 1944, devenant, dans certaines limites, une vitrine de la politique pragmatique pratiquée par le gouvernement communiste du pays (1947-1989).
C'est durant cette période qu'a été fondé l'institut de Loczy, une crèche reconnue mondialement pour ses méthodes de communication et d'éducation envers le nouveau-né. La démocratisation est stoppée par l'insurrection de Budapest et l'intervention militaire de l'Union soviétique qui, selon les chiffres officiels publiés par le gouvernement après la chute du communisme, a fait 20 000 victimes dans la population civile, et entraîné l'exil de 160 000 citoyens hongrois [réf. nécessaire].
À partir des années 1980, Budapest, tout comme l'ensemble du pays, connaît une émigration croissante couplée à une décroissance naturelle de sa population.
En 1989, suite à des manifestations répétées, le pouvoir communiste tombe, laissant place à une démocratie parlementaire.