วันพุธที่ 6 มกราคม พ.ศ. 2553

Chutes Niagara


Les chutes Niagara, communément appelées chutes du Niagara (43°4′55″N 79°4′19.5″O / 43.08194, -79.072083) sont un ensemble de chutes d’eau situées sur la rivière Niagara dans l’est de l’Amérique du Nord, à la frontière entre les États-Unis et le Canada.

Les chutes du Niagara (Niagara Falls en anglais) sont en fait triples :

-Le « fer à cheval » (Horseshoe Falls) ou chutes canadiennes ;
-Les « chutes américaines » (American Falls) ;
-Le « voile de la mariée » (Bridal Veil Falls), d’une taille moindre.

Bien qu’elles ne soient pas particulièrement hautes, les chutes du Niagara sont très larges. Avec un débit[1] de plus de 2 800 m3 chaque seconde, elles sont les chutes les plus puissantes d’Amérique du Nord[2] et certainement les plus connues[3] à travers le monde.

Les chutes du Niagara sont renommées pour leur beauté. Elles sont aussi une source immense d’énergie hydroélectrique et leur préservation est un défi écologique. Cette merveille naturelle, haut-lieu du tourisme depuis plus d’un siècle, est partagée par les villes jumelles de Niagara Falls dans l’État de New York aux États-Unis et Niagara Falls dans la province canadienne de l’Ontario.

Formation des chutes


Les chutes du Niagara, ainsi que la rivière Niagara et les Grands Lacs nord-américains, sont apparus lors de la déglaciation qui a suivi la période glaciaire du Wisconsin, il y a environ 30 000 à 50 000 ans. Pendant cette période, la région du Wisconsin était couverte par un énorme glacier continental (inlandsis laurentidien) qui en fluant vers le sud depuis le territoire canadien oriental a broyé et transporté roches et sols sur son parcours. Il a surcreusé des vallées, emplacements des futurs lacs, et en a barré d’autres par des moraines.

Pendant et après la fonte de l'inlandsis, les cours d’eau ont dû se frayer un chemin vers le nord-ouest, dans une topographie bouleversée, en incisant de nouveaux lits. La localisation actuelle du canal Welland correspondrait à une ancienne vallée. Les flots provenant des Grands Lacs en amont formèrent l’actuelle rivière Niagara. Celle-ci ne pouvant plus suivre son ancienne vallée remblayée emprunta alors un nouvel exutoire passant par un escarpement de regard nord qu'il éroda en gorges. Cet escarpement est un front de cuesta dû à un pendage monoclinal vers le sud[4] et à la résistance de la formation géologique du Lockport[5] (-415 millions d’années, Silurien), résistante à l'érosion, entre le lac Érié et le lac Ontario. La partie inférieure de l'escarpement, composée de roches marines largement antérieures à la dernière glaciation, a ainsi été soumise à l'érosion de la rivière Niagara. Trois principales formations géologiques sont à l'affleurement dans les gorges du Niagara.


La rivière nouvellement établie rencontra d'abord la résistante formation du Lockport, dont l’érosion se fit beaucoup plus lentement que celle des roches plus tendres situées en dessous. La photo aérienne montre clairement le chapeau rocheux composé de la roche dure de la formation de Lockport (Silurien moyen), en amont des rapides. Son dénivelé représente environ le tiers supérieur de la hauteur des chutes. Cette formation est composée d’une couche très dense et très dure de calcaire et de dolomite.

Les deux tiers inférieurs de l'escarpement laissent apparaître la formation de Rochester (Bas Silurien), une couche beaucoup plus tendre et friable, avec un pendage plus fort. Elle est principalement composée de marne, bien qu’entrecoupée de fines couches de pierre calcaire, et contient de nombreux fossiles. Cette couche s'érodant plus rapidement, la rivière a contourné de part et d'autre l'éminence rocheuse dure et a creusé les chutes.

Submergée sous la rivière, dans la vallée inférieure, à l’abri des regards, se situe la formation de Queenston (Ordovicien supérieur), composée de schistes et de grès fins. Les trois formations proviennent d’une ancienne mer, et leurs différents faciès sont issus d’un changement de conditions de cette mer.


À l’origine, les chutes de Niagara étaient proches du site actuel de Lewiston dans l'État de New York et de Queenston en Ontario, mais l’érosion de ces crêtes a causé le recul des chutes d’eau de quelques kilomètres. Juste en amont de l’endroit actuel des chutes, Goat Island divisa le courant de la rivière Niagara, ce qui eut pour conséquence de séparer le « fer à cheval » à l’ouest des chutes américaines et Bridal Veil à l’est. Bien que l’érosion et la récession des chutes aient été ralenties dernièrement grâce aux nouvelles technologies, les chutes vont sans doute reculer assez loin pour drainer la plupart du lac Érié, dont le fond est plus profond que la hauteur des chutes. Les ingénieurs s’efforcent aujourd’hui de réduire le taux d’érosion pour retarder cet événement aussi longtemps que possible.

Les chutes tombent d’une hauteur de 52 mètres (170 pieds), bien qu'en ce qui concerne les chutes américaines l’on ne puisse voir clairement qu'une hauteur de 21 mètres (70 pieds) avant que l'eau n’atteigne un amas de roches brisées provenant d’un énorme rocher tombé en 1954. Les chutes canadiennes, les plus larges, ont une longueur d’environ 792 mètres (2 600 pieds), alors que les chutes américaines sont larges seulement de 323 mètres (1 060 pieds). Le débit des chutes durant la haute saison est de 5 720 m3⋅s-1. Pendant l’été, lors de la déviation maximale de l'eau servant à la production hydroélectrique, le débit chute à 2 832 m3⋅s-1, dont près de 90 % passent par « le fer à cheval ». Ce débit est encore divisé par deux durant la nuit, quand la majeure partie de la déviation de l'eau à des fins hydroélectriques se produit.

Histoire des chutes


Le mot « Niagara » semble venir du mot iroquois Onguiaahra (« le détroit »). À l’origine, les habitants de cette région étaient les Ongiara, une tribu iroquoise nommée les « neutres » par des colons français, qui les trouvèrent utiles pour régler les conflits avec les autres tribus.

Selon des légendes amérindiennes, Lelawala, une magnifique jeune femme, fut fiancée par son père à un brave homme qu’elle méprisait. Plutôt que de se marier, Lelawala choisit de se sacrifier à son véritable amour He-No, le dieu du tonnerre qui vivait dans une cave derrière le « fer à cheval ». Elle amena son canoë jusqu’au rapide de la rivière Niagara et fut renversée par-dessus bord. He-No la rattrapa alors qu’elle tombait et leurs esprits seraient liés ensemble à jamais dans le sanctuaire du dieu du tonnerre, à l’abri des chutes.

Une polémique existe pour savoir quel Européen fut le premier à fournir des descriptions écrites et orales des chutes du Niagara. La zone fut visitée par Samuel de Champlain dès 1604. Des membres de son cortège lui décrivirent les spectaculaires chutes d’eau qu’il décrivit dans son journal mais qu’il n’a sans doute jamais vraiment vues. Certains attribuent au naturaliste finno-suédois Pehr Kalm la description originale manuscrite faite lors d’une expédition dans la région au début du XVIIIe siècle.




Il y existe des renseignements crédibles qui indiquent que Paul Ragueneau visita les chutes 35 ans avant Hennepin[6]. Cependant, la plupart des historiens [réf. nécessaire] conviennent que le père Louis Hennepin observa et décrivit les chutes du Niagara beaucoup plus tôt, en 1677, après avoir parcouru la région avec l’explorateur René Robert Cavelier, Sieur de la Salle, le soumettant ainsi à l’attention du monde entier. Hennepin fut aussi le premier à décrire les chutes de Saint Anthony dans le Minnesota. Il revendiqua par ailleurs avoir descendu la rivière Mississippi jusqu’au golfe du Mexique, ce qui fut ultérieurement réfuté et porta le doute sur la validité de ses écrits et croquis des chutes du Niagara.

Pendant le XIXe siècle, le tourisme devint populaire, et ce fut une des zones touristiques les plus visitées à partir du milieu du siècle. Le frère de Napoléon, Jérôme Bonaparte les visita avec sa jeune femme au début du XIXe siècle[7]. Les nombreuses réclamations pour la création d'un passage au-dessus de la rivière Niagara ont conduit, en 1848, à la construction d'une passerelle puis à la construction du "pont suspendu de Niagara" par Charles R. Ellet

Il fut supplanté, en 1855, par le « pont suspendu des chutes du Niagara » du germano-américain John Augustus Roebling. En 1886, Leffert Buck remplaça le pont de Roebling fait de bois et de pierre par un pont en acier qui aujourd'hui encore continue de transporter des trains au-dessus de la rivière Niagara. La première voûte en acier construite à côté des chutes fut achevée en 1897. Aujourd'hui connu comme le Whirlpool Rapids Bridge (pont des rapides tourbillonnants), il transporte des véhicules, des trains, ainsi que des piétons entre le Canada et les États-Unis en passant juste au-dessous des chutes. En 1941, la « Commission des ponts des Chutes du Niagara » réalisa la troisième traversée dans la région des chutes de Niagara avec le Rainbow Bridge (pont de l'arc-en-ciel), qui transporte à la fois des piétons et des véhicules[8].



Les chutes font l'objet d'innombrables histoires, une des plus intéressantes raconte le jour où elles ont cessé de couler. Le 29 mars 1848, le grondement habituel des chutes s'est arrêté. Le flot des chutes avait fait place à un mince filet d'eau. Les gens ont accouru en foule pour observer ce phénomène invraisemblable. Certains l'ont vu comme un signe que la fin du monde approchait. D'autres se sont amusés à traverser à maintes reprises le lit de la rivière, acte qui aurait normalement causé la mort de quiconque aurait tenté de le faire. On a découvert une multitude d'objets étonnants au fond de la rivière tarie, notamment des baïonnettes, des fusils, des tomahawks et d'autres artefacts datant de la guerre de 1812. Un encombrement de la rivière par de la glace s'était formé en amont, à l'embouchure de la rivière Niagara et du lac Érié, et empêchait les eaux de descendre la rivière. Pendant la nuit du 31 mars, la glace a cédé et la rivière a recommencé à couler jusqu'aux chutes.

En particulier après la Première Guerre mondiale, le tourisme a connu un nouveau boom car les automobiles rendirent l'accès aux chutes beaucoup plus aisé. L'histoire des chutes du Niagara, au XXe siècle, est en grande partie liée aux efforts faits pour capter l'énergie des chutes pour l'énergie hydroélectrique et pour maîtriser le développement effréné de chaque côté — américain et canadien — qui menaçait la beauté naturelle du site.