Colmar (du latin columbarium : « colombier ») est le siège de la préfecture du département du Haut-Rhin, l'un des deux départements de la région Alsace. Troisième ville de la région par sa population, son aire urbaine dépasse les 115 000 habitants.
La ville bénéficie d'un climat particulier propice à la culture de la vigne, elle située au centre du vignoble alsacien, ce qui lui vaut le titre de « capitale des vins d'Alsace ».
Colmar s'est associée à Mulhouse pour la création de l'Université de Haute-Alsace qui est la première université de France[1] a avoir mis en place des formations en apprentissage. Le CFA Universitaire de l'UHA est encore à l'heure actuelle un des plus importants de France.
La ville est classée ville fleurie "quatre fleurs" depuis 1984 et a obtenu à de nombreuses reprises le Grand Prix national du fleurissement depuis 1996.
Colmar est notamment la ville natale du créateur de la statue de la Liberté à New York, Frédéric Auguste Bartholdi (Colmar, 2 août 1834 - Paris, 4 octobre 1904) et de Jean-Jacques Waltz, plus connu sous le nom de Hansi. Ses habitants sont appelés les Colmariens et les Colmariennes.
Climat
Un fait remarquable : Colmar, bien que située dans une zone de climat semi-continental (comme le reste de l'Alsace, la Lorraine et la Franche-Comté) est une des villes les plus sèches de France, après Marseille, (à peu près à égalité avec Clermont-Ferrand) [réf. nécessaire]. En effet, la moyenne des précipitations y est de 53 cm (530 mm) par an.
(Une remarque importante : de nombreux ouvrages et sites internet mentionnent une pluviométrie plus importante. En fait, ces sources citent les chiffres fournis par Météo-France, chiffres qui sont en réalité ceux relevés à la base aérienne de Colmar-Meyenheim, distante d'une vingtaine de kilomètres et surtout située loin du piémont des Vosges).
Pourquoi un tel phénomène ? Parce que Colmar se situe juste au pied de la partie la plus haute des Vosges : les nuages, bloqués par les crêtes, déversent une grande partie de leur eau sur le versant lorrain, laissant Colmar au sec (ce phénomène météorologique s'appelle l'effet de fœhn [2] ). Ainsi, il tombe en un an plus d'un mètre d'eau à Épinal, 1,60 m au col de la Schlucht et seulement 53 cm à Colmar.
Histoire
-Le site de Colmar accueille ses premiers habitants vers 3000 avant J-C. Il s'agit d'agriculteurs venus du Danube, dont subsistent quelques vestiges :tombes, tessons de poterie et ossements.
-Entre 1200 et 800 avant J.-C. apparaissent les premières tribus celtes dont on a découvert plusieurs urnes funéraires.
-Mais ce sont surtout les contemporains de l'âge du fer qui, à partir de 800 avant J-C, vont laisser d'importantes traces de leur occupation : des tombes, des urnes et des tumuli voisinent avec des armes, des ornements et des ustensiles de la vie quotidienne.
-Les Raurarques ou Rauraques dont la capitale est Argentovaria, (le futur Horbourg) au moment de l'invasion alamane défendent la Villa Columbaria.
-À partir de 406, les barbares supplantent les populations gallo-romaines jusqu'au moment où les Francs les battent et les massacrent.
-La région de Colmar est alors occupée par les clans mérovingiens et christianisée.
-Mais ce n'est qu'à l'époque carolingienne qu'existe avec certitude un domaine royal, véritable petite capitale appelée dans le texte « Notre fisc nommé colombier » et c'est le premier document écrit mentionnant Colmar, et daté de 823, quand Louis le Pieux fait don d’un domaine dans la région de Columbarium, à l’abbaye de Munster.
-La commune se développe progressivement et accède au statut de ville au début du XIIe siècle (1226), sous la suzeraineté de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen. C’est à cette époque que commencent à s’installer diverses communautés religieuses, telles que les Franciscains, les Dominicains et les Augustins.
-Colmar, ancienne ville libre du Saint-Empire romain germanique (une charte de franchise est octroyée à la ville par Rodolphe de Habsbourg en 1278), comptait parmi les dix villes de la Décapole d’Alsace depuis 1354.
-En 1469, l'archiduc Sigismond, qui représente l'empereur d'Allemagne en Alsace, a d'impérieux besoin d'argent. Charles le Téméraire lui consent un prêt mais réclame en gage une partie de la province. Dans la région concédée, il délègue un bailli, Pierre de Hagenbach. Sa cruauté est telle que les villes d'Alsace se hâtent de rembourser le Téméraire. Mais Hagenbach refuse de céder la place. Battu et fait prisonnier, il est condamné à avoir la tête tranchée. L'honneur de l'exécution revient au bourreau de Colmar. La tête de Hagenbach, momifiée, est conservée au musée d'Unterlinden, ainsi que le glaive du bourreau.
-Les troupes du Roi de France Louis XIV occupent Colmar par surprise en 1673. C'est le sac de Turckheim et la peur de subir les mêmes atrocités qui la poussera à se soumettre aux Français, qui l'annexent en 1680. Elle devient alors le siège du Conseil souverain d'Alsace.
-En 1789 elle compte environ 11 000 habitants.
-Après la cession à l’Empire allemand suite au traité de Francfort (10 mai 1871), elle devient chef-lieu du district de la Haute-Alsace dans le Reichsland d'Alsace-Lorraine jusqu'à la signature du traité de Versailles (28 juin 1919) mettant fin à la Première Guerre mondiale.
-Lors de la Seconde Guerre mondiale, après la défaite française de 1940, Colmar est annexée de facto comme le reste de l'Alsace au Reich nazi. Elle reste cependant juridiquement sous souveraineté française.
-Le 2 février 1945, Colmar est la dernière ville alsacienne à être libérée de l'occupation nazie, après une longue résistance de la poche de Colmar. Elle est l'une des dernières villes de France à être libérée (voir la chronologie de la Libération en France).